Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a demandé à EDF de revoir ses contrats avec les PME, TPE et ETI dans le secteur de l’électricité.

Lundi, le ministre de l’Économie a participé au comité exécutif d’EDF, demandant à l’entreprise énergétique de revoir les contrats conclus pendant la crise, jugés excessivement coûteux par les entreprises

Lors de la réunion hebdomadaire du comité exécutif d’EDF, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a adressé un message fort au groupe public et aux autres producteurs d’énergie en tant qu’invité surprise

Le ministre a insisté sur la nécessité pour EDF et les principaux producteurs d’énergie de revoir les contrats des TPE, PME et ETI qui les ont renouvelés à des tarifs élevés. Il a exigé qu’EDF renégocie ces contrats avec l’ensemble des entreprises concernées

Des tarifs complètement démesurés pour les professionnels

Cette décision fait suite à une demande urgente des fédérations professionnelles qui ont récemment dénoncé les factures toujours élevées payées par leurs membres, malgré les profits importants réalisés par les entreprises énergétiques telles qu’EDF. Après des pertes record en 2022, EDF a enregistré un bénéfice net de 10 milliards d’euros en 2023

La Confédération des commerçants de France (CDF), regroupant une vingtaine d’organisations de commerçants indépendants tels que les fleuristes, les magasins d’habillement, les marchés, les libraires, les buralistes, les forains, a critiqué, dans un communiqué diffusé lundi, les tarifs de l’électricité jugés « complètement disproportionnés par rapport aux prix réels du marché.

Des prix bien au-delà par rapport aux marchés de gros

Selon une enquête réalisée fin janvier par le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), « 59 % des professionnels sont encore engagés dans des contrats d’approvisionnement en énergie à des tarifs excessivement élevés, dépassant les 180 euros le MWh, alors que le prix du MWh est actuellement inférieur à 90 euros

D’après les deux syndicats, entre 10 % et 15 % des professionnels auraient même des contrats avec des tarifs dépassant les 350 euros le MWh

Cette disparité s’explique par le fonctionnement du marché de l’électricité. Les contrats sont généralement conclus avec les entreprises pour une durée d’un à trois ans, et les fournisseurs achètent l’électricité correspondant à la consommation de leurs clients au moment de la signature des contrats. Afin de baisser les tarifs déjà convenus, ces derniers indiquent donc qu’ils devront subir des pertes

EDF utilise son droit de réponse

Actuellement, chez EDF, l’idée n’est pas de réduire les tarifs déjà convenus, mais plutôt de « lisser » les factures des clients qui optent pour des engagements à long terme.

Le groupe public a annoncé lundi qu’il travaille sur un soutien individualisé aux PME en difficulté, offrant la possibilité d’un « lissage des prix » pour décaler une partie du prix applicable pour le contrat en cours sur les années 2024 et/ou 2025. Ce lissage, qui sera appliqué rétroactivement au 1er janvier 2024, est en cours d’élaboration

Les fournisseurs alternatifs expriment une position similaire. Selon Naima Idir, présidente de l’Anode, une association de fournisseurs alternatifs à EDF, « ces tarifs sont influencés par les coûts d’approvisionnement en énergie sur les marchés

Les petits fournisseurs d’électricité sont ouverts à la possibilité de renégocier, mais ils exigent des contreparties de la part de l’État. Selon Naima Idir, « On peut revoir les tarifs, mais il est nécessaire de discuter des compensations avec l’État. Tous les fournisseurs ne sont pas en mesure d’absorber des baisses de marges. Il faudra examiner chaque cas individuellement

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