C’est avec un ton grave et inquisiteur que, Jean François CARENCO, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a pointé du doigt le retard pris par la France dans le développement des Energies renouvelables et les réfractaires aux mises en place des énergies éoliennes et solaires.
Il n’a pris de détour pour dénoncer les attitudes de « tous ceux qui râlent » contre le développement des dispositifs éoliens et solaires mettant, par la même occasion, à mal le développement des énergies alternatives propres dans un contexte de crise que nous décrivons à travers nos différents précédents articles.
Voici l’intervention du président de la CRE : « Sur les énergies renouvelables, je pense qu’on ne dit pas assez (…) qu’on est très en retard, on est très très en retard », a déclaré le président du gendarme de l’énergie, lors du colloque annuel de l’Union française de l’électricité (UFE). « Si on avait suivi la feuille de route des énergies renouvelables telle qu’elle était prévue il y a deux ans, on n’aurait pas de crise. Je pense qu’on n’aurait pas de crise si on avait 3 gigawatts de plus », a-t-il jugé, en allusion à la crise actuelle de l’énergie, dont les prix ont flambé.
La saison hivernale met en avant une vigilance particulière en termes de sécurité d’alimentation alors même que la crise énergétique ne permet pas un entretien et une maintenance optimale du parc nucléaire français. Cela alors même que la production électrique hexagonale est nucléaire à hauteur de 70%.
Alors que cette rentrée dans la période hivernale, ne pose qu’un risque de tension que relativement faible selon la RTE, la vigilance est de mise pour les deux premiers mois de 2022 durant lesquels les prévisions météorologiques auront un rôle déterminant dans la consommation d’électricité en France.
Doublement des énergies renouvelables électriques en 2028 par rapport à 2017.
Après avoir réalisé plus 3000 mesures d’exposition du public à ces ondes sur les deux dernières années dont 50% ont Telle est la volonté ambitieuse des autorités en place afin de développer de manière logique les énergies renouvelables en France et rattraper le retard accumulé.
Ainsi la programmation pluriannuelle de l’énergie envisage de doubler la capacité installée des énergies renouvelables électrique d’ici à 2028.
La contestation des riverains, des défenseurs écologiques et/ou patrimoniaux constitue souvent un frein au développement de ces projets.
A ce sujet Jean François ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à indiquer : « Prenons conscience que c’est notre faute à nous […] »A force d’écouter tous ceux qui râlent en oubliant que l’énergie électrique, pour qu’on l’ait, c’est des milliers de morts dans les mines de charbon, c’est des dizaines, des centaines de villages engloutis ». « Et maintenant (…) parce que quelqu’un dit « c’est pas beau », on dit « ah la la » ? Ça me tord les tripes. Parce que ça met en danger tous nos emplois, toute la France, toute l’Europe », a lancé l’ancien préfet.
Le rôle des politiques dans tout ça ?!
Véritable microscope de ces luttes d’intention, les politiques se sont emparés du sujet notamment en vue de la pré-campagne pour les présidentielles à venir en Mai 2022.
Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France s’est attaqué à de nombreuses reprises au développement des éoliennes dans sa région. Même son de cloche du côté de Marine Le Pen (RN) qui projette, quant à elle, purement et simplement de les « démonter ».
Côté gauche, Arnaud Montebourg est contre le démantèlement, mais a fait récemment savoir qu’une installation massive ne ferait certainement pas l’objet d’une « acceptabilité sociale ».
Eolien en mer, qu’en est-il ?
Côté éolien, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France énergie éolienne (FEE) ont récemment fait part des retards importants de la France en la matière et de la nécessité d’accélérer le développement de cette technologie dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Et dans les analyses du mix énergétique émises par les spécialistes, tous s’accordent à dire que l’éolien terrestre, éolien marin ou panneaux photovoltaïques seront tous les trois primordiaux en vue d’atteindre la neutralité carbone.
Le tout premier parc marin devrait entrer en service en France en 2022, au large de Saint-Nazaire, avec dix ans de retard.
Dès 2022, la France doit remettre à plat sa feuille de route énergétique, comme l’ont déjà fait Pays-Bas, Grande-Bretagne, et même l’Allemagne au littoral bien moindre mais aux ambitions plus grandes.
Mais une dynamique largement insuffisante à l’échelle mondiale
Selon le rapport annuel « Renouvelables » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les capacités électriques renouvelables ont augmenté avec toutes les technologies envisagées, néanmoins la neutralité carbone ne s’éteindra pas au rythme où sont développées de manière pratique ces installations.
Nul doute que toutes les régions du monde sont concernées y compris et surtout les pays en développement.
Autre frein à cette démarche, le coût des composants et matériaux grevant la performance des investissements et donc les politiques énergétiques menées par les pays du monde entier.
Par conséquent, et au rythme que nous connaissons actuellement, ce n’est pas un secret que de dire que les objectifs de neutralité carbone pour 2050 nécessaire pour garder le réchauffement sous 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, ne seront pas atteints !
Si l’objectif doit être atteint il faudrait doubler le rythme de capacités renouvelables nouvelles installées d’ici 2026 et quadrupler la croissance de la demande dans les biocarburants.
Tout le monde s’accorde sur le caractère urgent de l’émergence des énergies renouvelables, mais dans les faits, sa mise en place pratique pose questions !