Économie de guerre et chasse au gaspillage !

Le secteur de l’énergie opte pour une stratégie presque militaire

Afin de prévenir toute pénurie d’énergie cet hiver, l’État, via le gouvernement, a fait part d’un plan dit de « sobriété énergétique ».

Des préconisations qui invitent « tout le monde », entreprises, particuliers et industriels à réaliser des efforts sur leur consommation en énergie, et cela, dès aujourd’hui !

« Cela peut faire peur en effet. Il faut s’attendre à un sérieux coup de frein sur la consommation d’énergie. On va vers une économie de guerre, dans le domaine de l’énergie en tout cas », indique Pascal Perri, à la fois journaliste et chef d’entreprise.

Cette annonce pourrait avoir pour effet de conférer à l’Etat des pouvoirs restrictifs tels que la suspension de production d’électricité via le gaz ou même d’imposer aux différents opérateurs du marché la conservation d’une partie du gaz souterrain pour cet hiver. Il est même évoqué, la restriction au sein même des foyers du nombre d’objets électriques en fonctionnement et de l’extinction des lumières en période nocturne…

La Loi du pouvoir d’achat

Ce projet de loi a été présenté au Conseil des ministres fin juillet et ce projet intègre l’octroi du droit à l’Etat d’ordonner le fonctionnement des infrastructures gazières à sa guise et dès lors qu’il le jugera nécessaire.

Et car une menace de plus en plus avérée de l’arrêt total du flux de gaz russe vers l’Europe est envisagée, l’état se prémunit, via cette loi, afin de passer au-dessus des règles du marché de l’énergie en réalisant des réquisitions.

Suspension des centrales à Gaz

Encore au stade d’ébauche cette loi prévoirait que « le ministre chargé de l’énergie peut décider temporairement de restreindre ou suspendre le fonctionnement de certaines installations de production d’électricité utilisant du gaz naturel »

Des indemnisations compensatoires seraient prévues.

Du côté des opérateurs tels que Total Energie ou Engie, c’est l’inquiétude qui règne car selon eux « les centrales à gaz sont vitales pour le système électrique français qui est proche de la défaillance. L’absence totale de précisions sur la façon dont la réquisition fonctionnerait, et sur les conditions d’indemnisation, ne peut qu’introduire une incertitude supplémentaire ».

Des importations en Gaz Naturel Liquéfié (GNL) accrues

 Face à cette situation le gouvernement réfléchirait à dynamiser l’installation du terminal d’importation de GNL déjà mis en place au large du Havre sous forme de structure flottante. Les prévisions de mise en place effective sont souhaitées à Septembre 2023.

À situation exceptionnelle, il se peut que des dispositions du code de l’environnement soient mises de côté et en voici quelques exemples.

Le retour des centrales à charbon pour produire de l’énergie ?

L’exemple de la centrale à charbon Mosellane qui était censé fermer de manière définitive en Mars 2022 est un exemple parfait  car elle va reprendre du service afin de venir prêter main forte au réseau d’électricité. Et des dispositions exceptionnelles d’un point de vue ressources humaines sont déjà envisagées avec la prévision de Contrats à Durée Déterminée de 3 ans maximum notamment à destination des salariés licenciés ou partis volontairement.

 La Lutte contre le gaspillage énergétique

 Dans les deux prochaines années, l’hexagone doit réduire sa demande énergétique de 10% c’est du moins, l’objectif affiché !

Pour rendre cela possible une succession de mesures est envisagée dans le but d’éviter le d’éviter le délestage, toute coupure de gaz ou d’électricité aux entreprises.

La sobriété énergétique via le dialogue

Selon Agnès Pannier-Runacher, il s’agit d’une « nette accélération par rapport à la trajectoire actuelle. Le projet de l’Union européenne prévoit une baisse de 10 % aussi, mais sur dix ans ». Cela est contredit par les statistiques émanant du ministère de la transition écologique qui montre une baisse de seulement 0.3% annuellement au cours des 20 dernières années.

Afin de prendre les décisions et les dispositions qui s’imposent un groupe de travail composé d’énergéticiens, d’experts et d’organisations syndicales de la fonction publique a été mis en place. Et aux dires de Mylène Jacquot en qualité de secrétaire générale de la CFDT  « tout le monde était partant. Il était temps qu’on s’empare de ce sujet, mais nous n’avons fait valoir qu’il ne fallait pas que ce soit trop écrasant ». Des sujets ont déjà été abordés tels que la gestion du parc immobilier au sein du pays avec d’importants travaux au niveau de la rénovation thermique notamment !

Toujours selon Agnès Pannier-Runacher « la moitié de l’énergie consommée au niveau de l’Etat provient des déplacements. [Il faut] mettre l’accent sur ce secteur ». Et quand bien même tout le monde à un intérêt personnel et collectif à réaliser des efforts d’un point de vue des déplacements  « on ne pourra pas être derrière tout le monde pour vérifier, cela reposera beaucoup sur la responsabilité des acteurs ». C’est alors que le sujet du télétravail refait surface car « En concentrant le travail en présentiel sur certains jours de la semaine, on pourrait éteindre le chauffage dans les bâtiments entiers les autres jours. L’idée de travailler en horaires décalés pour lisser la consommation d’énergie et atténuer les pointes en hiver sera sur la table ».

Une officialisation des mesures à prendre dès la rentrée ?

Avec une fin des concertations des groupes de travail ci-dessus mentionnés d’ici la fin du mois de Septembre des mesures concrètes sont attendues pour l’hiver qui arrive.

Sans oublier la possible nécessité d’appliquer certaines mesures sans délai.

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