G20 de l’énergie : pas de nouvel accord sur le climat…

Les 22 et 23 Juillet dernier avait lieu, dans la ville italienne de Naples, le G20 de l’Énergie réunissant les ministres de l’Energie et de l’Environnement des 20 pays les plus puissants de la planète. Durant cette rencontre, les questions sur le climat ont été débattues, mais débattues uniquement et c’est ce que nous pouvons regretter car aucun accord n’a été conclu par les représentants des pays du G20.

Quelles sont les raisons de cet échec ? Nous vous en donnons les informations principales !

S’engager à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C : un accord loin d’être trouvé.

Rappelons-nous, c’est les larmes aux yeux que Jean Louis Borloo se félicitait en 2015, à l’occasion des Accord de Paris, d’un accord trouvé avec les pays les plus puissants de la planète qui s’engageaient, à l’époque, à réduire les émissions de gaz à effet de serres dans le but de limiter la hausse des températures ayant des conséquences dévastatrices sur le climat et sur le vivant.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) le précise en indiquant que l’objectif est de freiner le réchauffement climatique en limitant à 1,5°C les températures par rapport à ce que la planète a connu dans l’ère préindustrielle.

Cette réunion napolitaine de la fin du mois de Juillet 2021 ne devait avoir d’autre issue que de corroborer cet objectif déjà trop peu ambitieux. En dépit de cela, des pays qui se considèrent comme des grands de ce monde n’ont pas souhaité aller dans ce sens.

Selon le Ministre Italien de l’Environnement Roberto CINGOLANI, « Certains pays veulent aller plus vite que ce qui a été prévu à Paris et voudraient fixer la hausse limite de températures à 1,5 degrés pour la décennie en cours, mais d’autres (…) ont dit qu’elles souhaitaient s’en tenir à ce qui a été décidé à Paris. » a expliqué Roberto Cingolani, Ministre italien de l’Environnement.

Siègent aux G20 les nations les plus influentes et puissantes à l’échelle mondiale telles que l’Union européenne, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni, la Russie ainsi que la Turquie. Et les intérêts semblent diverger sur un sujet qui devrait pourtant faire consensus tant les conséquences seront tellement plus coûteuses que les efforts à réaliser aujourd’hui.

La thématique des énergies fossiles

D’après un ministre présent à la table des négociations, la question des énergies fossiles aurait, elle aussi, fait l’objet de dissensions au sein des pays membres. En cause :

  • L’arrêt des subventions aux énergies fossiles
  • La sortie du charbon en 2025

Rien d’étonnant à ce que des pays ci-dessus mentionnés tels que la Russie et la Chine, dont l’économie repose sur ces ressources, opposent leur veto à ces dispositions. 

Leur mix énergétique étant largement carboné, un accord semble loin d’être envisagé. Quand vous connaissez la dépendance de la Chine au charbon, notamment, avec 65% de la production électrique réalisée à base de charbon, nous semblons loin des objectifs annoncés tant la transition en si peu de temps est improbable.

Pour ce qui est de la Russie, et à l’image de la Chine, lorsque l’on sait que 15% du PIB du pays dépend du gaz naturel et que 15% de ce même PIB dépend du pétrole, l’arrêt du recours aux énergies fossiles mettrait à mal le pays et son économie.

Des subventions qui n’arrivent pas à convaincre

Chaque année, ce ne sont pas moins de 650 milliards de dollars qui sont alloués sous forme de subventions énergétiques. 

Comme nous l’évoquions, au vu du constat planétaire renforcé par les catastrophes naturelles de plus en plus puissantes et récurrentes liées au réchauffement de la planète, le consensus politique et social au sujet du plus grand défi à relever pour l’humanité s’opposent à des réalités économiques pourtant irréelles au vu des bouleversements que nous allons connaître dans les prochaines années.

Nous pourrions penser que ces subventions sont dédiées à l’expansion d’énergies alternatives vertes et non carbonées. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Effectivement près de 70% de ces subventions sont affectées aux combustibles fossiles (gaz, pétrole et charbon). Les quelques 30% restants sont consacrés aux énergies vertes. L’équation n’a que peu de sens. Comment cela est-il possible ? Comment faire pour y remédier ?

Les réponses sont pourtant simples à trouver : les états à l’origine de ces subventions. Les pays tels que l’Iran, le Koweït, l’Arabie Saoudite et le Venezuela, qui ne sont autre que des « pétro-états » où le secteur public et l’industrie pétrolière sont directement liés, les subventions massives dédiées aux combustibles fossiles démontrant parfaitement cette interdépendance – arrivent en tête de liste des donateurs de subventions énergétiques.

Le système de subventions bénéficiant principalement à ceux qui les émettent, à savoir les pays les plus carbonés, ce système de redistribution se révèle incohérent, néanmoins il apparaît que l’essentiel des coûts entraînés par la suppression des subventions pèserait sur les ménages les plus pauvres, ces derniers devraient alors multiplier par deux leurs dépenses d’énergie.

La cause énergétique étant étroitement liée à la cause sociale, les issues politiques semblent loin de trouver un dénouement favorable en l’état.

Tous les chemins (verts) semblaient mener à Naples, il n’en est rien et cette situation de statut quo est un nouveau recul dans la lutte en faveur du changement climatique.

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