Saviez-vous qu’à l’heure où nous vous écrivons 24 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt complet ? Les nouvelles faisaient état du fait que les réacteurs de 900MW ne faisaient pas l’objet de phénomènes de corrosions, or il semblerait que ces informations soient erronées. Prenons néanmoins ces informations au conditionnel !
Nucléaire : les centrales d’EDF inquiètent de plus en plus
Selon certains témoignages les nouveaux réacteurs d’EDF feraient état d’un état de corrosion alors que cela n’était pas envisagé. Or il semblerait que cela fut observé pour la première fois fin 2021 et que ces réacteurs 900 MW soit 32 réacteurs sur 56 au sein du parc d’EDF.
Face à cela, l’énergéticien français a indiqué avoir relevé des « indications » de phénomène de corrosion sous contrainte sur de nouveaux réacteurs notamment au sein d’un réacteur situé en Indre-Et-Loire à Chinon qui est un des réacteurs de la catégorie la plus importante sur le territoire français !
Une surprise pas si bonne que cela !
Alors que rien ne laissait augurer un état de corrosion des réacteurs 900 MW, il semble que, même si le phénomène n’est pas prouvé matériellement, de forts doutes pointent le bout de leur nez sans démenti formel d’EDF.
Des « informations » révèlent qu’au cours de contrôles au moyen d’ultrason sur certaines portions de tuyauterie des réacteurs de Chinon B3 Cattenom 3 et Flamanville 2 font l’objet de corrosion d’après une note d’information d’EDF dernièrement mise à jour sur son site.
Démonter la tuyauterie : une solution ?
Le fait que Chinon B3, qui est un réacteur 900 MW nouvelle génération, tout comme 32 réacteurs sur 56 soit touché par ce phénomène pose la question de la potentielle corrosion des autres sites, et cela inquiète fortement.
Le directeur général adjoint de l’Autorité de Sureté Nucléaire Julien Collet argumente « A Chinon, le contrôle par ultrasons a mis en évidence un doute. Pour autant, nous ne pouvons pas encore dire s’il y a fissure ou pas »
Pour cela, différentes opérations devront être réalisées telles que le démontage de la tuyauterie, la vérification en laboratoire de la présence ou non de ce phénomène de corrosion sous contrainte. Si tel est le cas, quelle est l’ampleur des fissures sur le réseau de sécurité permettant d’injecter dans le circuit primaire, en cas de fuite, de l’eau borée pour refroidir le réacteur et éviter son entrée en fusion.
Julien Collet précise « Nous attendons des résultats courant mai concernant le réacteur B3 de Chinon afin de connaitre l’ampleur et l’origine du phénomène et prendre les décisions qui s’imposent.
Arrêter les centrales ?
Avant d’envisager cette alternative pessimiste, EDF assure vouloir continuer son programme de vérification lancé dès l’authentification du problème du le réacteur 1 du site de Civaux en Octobre dernier. C’est d’ailleurs ce qu’annonce un porte-parole d’EDF « Après avoir observé le phénomène de corrosion sous contrainte sur les cinq réacteurs de Civaux 1 et 2, Chooz 1 et 2 et Penly 1, EDF a réétudié tous les examens réalisés à l’occasion des visites décennales sur l’ensemble du parc et a établi une liste de six réacteurs à contrôler en priorité ».
Les réacteurs n° 1 et n° 2 de Flamanville ainsi que le réacteur n° 3 de Bugey seront ainsi vérifiés à l’occasion d’un arrêt programmé pour maintenance. Mais Chinon 3, Cattenom et Bugey 4 sont contrôlés quant à eux au cours d’un arrêt spécifique. Ce dernier cas pose problème à l’heure où la production d’énergie en France est à son plus bas et que la crise Ukraino-Russe rend la disponibilité d’énergie très faible dans ce contexte de guerre.
Une crainte pour la production ?
Si toutefois les enquêtes menées venaient à corroborer le phénomène de corrosion sous contrainte des réacteurs 900 MW, il en résulterait un véritable coup dur pour la production d’électricité nucléaire française.
Malgré ces investigations, EDF indique ne pas revoir à la baisse son prévisionnel de production pour 2022. Chose qu’ils avaient pourtant fait en février 2022 pour le même phénomène de corrosion sous contrainte pour des réacteurs de plus faibles puissances.
Fort de ce constat de la révélation de ces informations le tarif de l’énergie a réalisé un bond sur le marché avec une augmentation pour une livraison en 2023, gagnait 1,5 % à 236 euros du mégawattheure. Soit le plus haut niveau depuis le début de l’année pour ces contrats dits « à terme ».